Si son abandon pur et simple est jugé « inenvisageable » par une majorité de financiers d’entreprise, le processus budgétaire gagnerait à être optimisé pour devenir plus supportable et moins chronophage.
Dans leurs songes les plus fous, certains directeurs financiers se prennent à rêver à la disparition du budget. Mais, une fois revenus à la réalité, cet abandon est bel et bien jugé « inenvisageable » par 84 % des 167 financiers d’entreprise interrogés par Talentia Software et le CXP dans le cadre d’une étude réalisée en partenariat avec la DFCG, l’association des DAF. « Pour pouvoir supprimer le budget, il faudrait revoir une grande partie du fonctionnement des entreprises car il représente, encore aujourd’hui, l’épine dorsale d’une très large majorité de structures », assure Jean de Sigy, directeur de la performance opérationnelle d’Oxygène.
Pourtant, l’élaboration du budget est un processus « délicat », voire « difficile », pour bon nombre de financiers d’entreprise, et 40 % d’entre eux avouent même qu’il n’est pas achevé lorsque l’exercice débute. Avec une durée moyenne de réalisation de douze semaines que seulement 38 % des sociétés jugent acceptable, les financiers d’entreprise sont une minorité à trouver que le budget est « facile à élaborer » (38 %) et qu’il représente « une charge de travail supportable » (48 %). « Ce délai trop long s’explique, notamment, par un manque d’agilité dans les outils utilisés, souligne Jocelyne Youyou, directrice de mission et experte en finance et CRM au CXP. Le processus d’élaboration budgétaire doit donc être optimisé en remettant en cause certaines pratiques. Mais cette refonte est douloureuse car c’est un processus souvent historique dans l’entreprise qui nécessite de vraies évolutions. »